Au-delà de l’usage le plus connu traditionnellement des fleurs de Bach par voie orale, il existe une autre voie d’administration utilisée et approfondie par le Dr Ricardo Orozco. Le Docteur Bach a lui-même utilisé les fleurs en application locale.
« Il me faut avant tout préciser que je ne pense pas être une personne plus intuitive ou sensible qu’une autre, ni même un catalyseur de quoi que ce soit… En résumé, je n’ai rien de particulier. En bon Capricorne, je crois plus dans le travail permanent, celui qui porte ses fruits au fil du temps. Cela a toujours été ma façon de fonctionner jusqu’à aujourd’hui, et elle ne doit être ni meilleure ni pire que d’autres. Je le précise parce que mes travaux sur le ST proviennent de ce qui précède, d’une analyse rationnelle ennuyeuse, même si elle m’est souvent apparue excitante et surprenante. Il n’est donc pas étrange que tout ait commencé par l’observation.
Quand je me suis formé aux fleurs de Bach, d’abord sous la houlette de mon cher professeur Carlos Cruz et plus tard en autodidacte, à un moment donné je me suis demandé comment les essences seraient prescrites à l’époque de Bach, voire comment lui-même les prescrirait.
Seuls, quelques rares récits des cas de la première période ont survécu au passage du temps. Certains sont encore accessibles dans différents recueils, des « Écrits originaux du Docteur Bach »[1], à l’émouvant livre de Nora Weeks[2] et enfin dans le « Manuel des fleurs guérisseuses du Dr Bach » de Philip Chancellor[3].
J’ai tiré certaines conclusions de la lecture des titres qui précèdent, et je comprends aujourd’hui qu’elles étaient précipitées. Mon impression générale était que l’on pouvait parler de trois manières fondamentales d’envisager les prescriptions, issues des différentes maladies dont souffraient les patients, ou des motifs qui les menaient à consulter. Ainsi, nous pouvions considérer :
1. Ceux qui ressentaient ou disaient ressentir : optique émotionnelle ;
2. Ceux qui pensaient ou qui disaient penser : optique mentale ;
3. Ceux qui faisaient ou disaient faire : optique comportementale.
L’acceptation de l’existence de ces trois visions, nous apportant des informations à l’image d’une caméra, m’a amené dans un premier temps à affirmer ce qui suit à propos du système floral de Bach: « il s’agit d’une technique qui seconde la gestion mentale et émotionnelle des problèmes et maladies de la vie quotidienne ».
Et ce serait déjà beaucoup… Si en outre, nous y ajoutons une philosophie fondamentale riche et attractive, nous pourrions utiliser le mot « spirituelle ». Nous avons ainsi comme valeur ajoutée, ou fondamentale si l’on préfère, un important outil de croissance personnelle, d’évolution spirituelle ou d’intelligence émotionnelle, qui sont pour moi trois synonymes d’une même chose.
Partant de cela, il n’est en rien étrange d’entendre des enseignants et thérapeutes floraux affirmer que les fleurs de Bach ne servent pas pour traiter le physique. Grave erreur, si nous songeons qu’en tant que thérapie holistique, la thérapie florale aborde l’être humain comme un tout ; de fait, holos signifie « le tout » en grec. Nous savons ainsi aujourd’hui que les essences florales de Bach agissent sur les différents plans qui composent l’être humain : mental, émotionnel, spirituel et physique. Généralement simultanément…et pour le même prix !
Si nous reprenons l’histoire des fleurs à leur origine, il est clair que le Dr Bach lui-même conseille ce qui suit :
« Comme l’esprit est la partie la plus délicate et sensible du corps, il montre l’apparition et le cours de la maladie beaucoup plus clairement que le corps ; ainsi, on choisit l’aspect de l’esprit comme guide pour choisir le ou les remèdes nécessaires […] Ne faites pas attention à la maladie. Pensez seulement au point de vue que la personne en souffrance a sur la vie. »[4]
Mais il faudrait nuancer quelque peu ce qui précède. Il faudrait tout d’abord tenter de comprendre ce que Bach entend par « esprit ». Les pensées, c’est-à-dire l’aspect cognitif ? Les schémas mentaux qui configurent notre conscience psychique ?
Avec le temps, j’ai compris dans la lecture de Bach que ce serait une bonne idée de remplacer l’expression l’aspect de l’esprit par l’aspect psychologique. Ainsi, quand il affirme : « observons l’esprit », nous pouvons lire : « observons l’aspect psychologique ». L’avantage de cette « traduction » est que le concept d’aspect psychologique ne se limite pas au simple « mental », mais englobe l’aspect émotionnel et, bien entendu, l’aspect comportemental.
Mais avant de publier « Les Douze guérisseurs et autres remèdes », d’où j’ai tiré la citation sur l’intérêt d’observer l’esprit pour en tirer toute conclusion, Bach écrit ce qui suit dans son célèbre « Guéris-toi toi-même » (1931) : « Il n’y a pas de hasard dans la maladie, ni dans le type de la maladie, ni dans la partie du corps affectée. Comme tous les résultats de l’énergie, cela suit la loi de cause à effet. »[5]
Il est intéressant de remarquer que la vision de Bach est allée au-delà de ce que nous pourrions penser dans un premier temps, car lorsqu’il parle de la loi de cause à effet, il est très probable qu’il se réfère alors au karma, entendu comme ensemble de lois fondamentales qui modulent l’apprentissage.
À Southport, en 1931, il prononce sa célèbre conférence devant un public de médecins homéopathes : « Vous souffrez par votre faute ».
Observons attentivement ce qu’il nous dit : « Si vous souffrez d’asthme ou de difficultés respiratoires, vous étouffez, en quelque sorte, une autre personnalité, ou vous vous opprimez vous-même en manquant de courage pour agir de manière appropriée […] De plus, la partie du corps affectée renseigne sur la nature de l’erreur. La main : erreur ou préjudice dans l’action ; le pied : non-assistance aux autres ; le cerveau : perte de contrôle. Le cœur : carence, excès ou action erronée dans le domaine amoureux. L’œil : manque de clarté ou de compréhension face à la vérité que vous devez affronter. »[6]
De mon point de vue, les conseils donnés par le Dr Bach dans « Les Douze guérisseurs et autres remèdes », sans doute dans l’intention de simplifier au maximum et de rendre plus accessibles ses travaux au plus grand nombre, ne représentent pas un obstacle pour extraire des informations de sources très diverses, adoptant le vieux dicton « Fais ce que je dis mais pas ce que je fais », comme nous allons le voir.
J’en étais là de mes innocentes élucubrations quand j’ai relu plus attentivement celle que j’appelle la célèbre Histoire de l’électricien. Ce cas me laissa stupéfait et devint la pierre angulaire des travaux que j’ai fini par nommer « Schéma transpersonnel ».
Le cas de « l’électricien » n’expose pas un épisode isolé, comme on me l’a affirmé un jour, mais un suivi de trois semaines, écrit de la main même du Dr Bach. Ce ne fut pas non plus un épisode circonstanciel, où un soir de fête quelqu’un était entré dans la taverne de Cromer en demandant un médecin et qu’en sortit le Dr Bach, prescrivant des fleurs sans rime ni raison parce qu’il était un peu trop saoul. Non, il s’agit d’un merveilleux exercice de pensée abstraite, d’extrême lucidité, où notre cher maître œuvre selon un axe directeur plus élevé que l’axe commun, celui de la compréhension de ce qu’opère la fleur à tous les niveaux.
À grands traits, la pensée abstraite, qui est une composante essentielle de l’intelligence, consiste à trouver le dénominateur commun des choses, localiser le schéma qui pourra ensuite s’appliquer ou se superposer à d’autres objets, d’autres situations… Je reviendrai sur ce sujet plus loin.
Mais auparavant je dois apporter quelques précisions sur le récit qui suit. Comme je l’ai annoncé, il s’agit d’un suivi de trois semaines, effectué par le Dr Bach en personne, et qui se déroula entre octobre et novembre 1932. À cette époque, Bach ne travaillait qu’avec Les Douze guérisseurs. Il pensait probablement que le système floral était complet. Tout lecteur connaissant les fleurs songera alors qu’il manquait certaines essences, mais il faut considérer qu’à cette époque, elles n’existaient pas encore dans le système du Dr Bach. Il est important de remarquer que Bach traduit les manifestations et les symptômes de l’électricien en fleurs concrètes et, détail qui a son importance, les deux premières applications locales de l’histoire florale font leur apparition. »
Extrait de : « Fleurs de Bach – Schéma transpersonnel & applications locales » Dr Ricardo Orozco – Disponible dans notre boutique.
[1]De préférence, Les Écrits originaux du Docteur Bach, Le Courrier du livre, 1994, et Collected Writings of Edward Bach, Flower Remedy Programme, 1987, Hereford, Angleterre.
[4] Les Douze guérisseurs et autres remèdes, dans Les Écrits originaux du Docteur Bach, Le Courrier du livre, 1994.
[5] Guéris-toi toi-même. dans « La guérison par les Fleurs » Dr Bach
[6] Les Écrits originaux du Docteur Bach, op. cit.