Larch, le Mélèze par Annie Ginesty, Conseillère agréée à Rodez

Sylvain TESSON  &  le Mélèze (Larch)

Dans son dernier ouvrage intitulé « Blanc », l’écrivain-alpiniste Sylvain Tesson nous fait partager une de ses récentes aventures : la traversée des Alpes – une chevauchée sur les crêtes neigeuses – ski ou raquettes aux pieds.

L’odyssée se réalise sur quatre hivers (de 2018 à 2022) avec deux amis, à raison de 3 à 4 semaines par an. Dans des paysages de neige enchanteurs, débarrassés des hommes en saison hivernale, le trio se découvre parfois honteux de déranger ces splendeurs. Grâce à ce récit, notre imaginaire parcourt une immensité blanche que les skis coupent comme de la soie, des vallées pour peintres russes piquetées de fermes de bois, des cascades de glace, des cathédrales de givre, des cirques et des séracs de glaciers avant d’atteindre des sommets de cristal. Si nous sommes attentifs, nous pouvons ressentir le brouillard épais qui, une fois dissous, laissera filtrer la lumière mais aussi entendre siffler à nos oreilles les soudaines rafales de vent, à l’haleine glaciale, des tempêtes de neige qui, parfois, obligent les sportifs à demeurer dans un abri de fortune.

Chaque jour, d’un refuge à l’autre, les montagnards affrontent le dénivelé et traversent ainsi de nombreuses forêts de mélèzes, enchantement des forêts de conte. Le mélèze d’Europe (Larix Decidua) s’épanouit entre 1 200 et  2 400 m d’altitude (en dessous de 800 m, il tolère la compagnie du pin sylvestre). Seul de sa Famille à accepter de perdre la totalité de ses aiguilles en hiver, il s’en remet avec confiance à la nature pour reconstituer sa vêture le printemps suivant.  Ces forêts représentent ici « l’interstice », les portes du Blanc, entre le monde des hommes et le monde des aigles… De ce fait, elles nous invitent à prendre un peu de hauteur !

Au fil du texte le narrateur, à la fois montagnard et amoureux de poésie, nous livre  observations et réflexions sous influence « mélézienne »… 

Physiquement, les défis quotidiens s’avèrent nombreux et chaque journée, bien que préparée, apporte son lot d’imprévus : météo capricieuse, difficultés de terrain, refuge inexistant. Il est donc nécessaire de s’adapter aux éléments, d’accepter et assez souvent de prendre des risques calculés. La zone de confort s’éloigne donc régulièrement… 

En outre, pour réussir l’action entreprise, il est préférable de doser et « tronçonner » les efforts fournis… et éventuellement savoir renoncer. L’obligation de résultat étant secondaire, les notions de réussite et d’échec  disparaissent. Seul le Chemin compte… Le voyage deviendrait un déplacement dépourvu de finalité, suspendu dans le monochrome. Ce serait l’action pure, parfaitement réduite à son seul accomplissement.

Ce dépassement de soi annihile tout désir d’évitement et nécessite Action et Mouvement : il y a parfois obligation d’avancer. Vertu du mouvement, il s’alimente lui-même : on trouve en avançant les forces nécessaires à toujours avancer. Pessoa* chuchote : « Agir, c’est connaître le repos ».

Mentalement, la présence à l’instant est vitale, primordiale (que ce soit lors de la préparation des équipements – piolets, skis, crampons – ou bien tout au long du parcours). Deux pépites intérieures se révèlent indispensables : humilité – des esprits et des corps – et  sobriété, à l’image des sacs à dos volontairement légers.

Notre trio envisage-t-il, à un moment donné, l’idée de ne pas parvenir à réaliser ce rêve puissant de montagnards ? De se sentir incapable de franchir un passage délicat et d’échouer ? Manifeste-t-il un sentiment d’impuissance face aux changements imposés – par exemple, à la frontière italienne, l’arrivée du COVID – ? 

Que nenni !

Ces lignes n’évoquent que le bonheur d’entamer chaque journée riche de promesses,  avec l’espoir de réussite. Dans cette optique se dévoilent nécessaires une fine connaissance des forces et faiblesses de chacun ainsi qu’une grande confiance, en soi et dans les autres. Il faut donc concrétiser toutes les conditions pour y parvenir. Consentis d’avance les efforts à fournir,  assumées de façon collégiale les prises de risque. Ainsi chaque soir, au refuge, devant un  feu revigorant et un bol de soupe, quel sentiment de plénitude et de confiance en soi renouvelée !!!  Place à l’inspiration, à la créativité, à l’écriture…

Les effets positifs de l’extrait floral de mélèze se diffusent tout au long de l’ouvrage. En ce début d’année 2023 où les défis à relever ne manquent pas, glissons vers nos rêves, croyons en eux et, en conséquence, le charme de cet extrait floral ne manquera pas d’opérer…

Amitiés florales…

Annie GINESTY

Conseillère agréée par le Centre Bach – Conseillère enseignante LPEFB – Ateliers Permanences – à RODEZ (12)

Tel : 06.17.84.12.26   E-mail : annieginesty@yahoo.fr

* Fernando Pessoa : poète portugais (1888 – 1935)

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