Heather – La Bruyère: Trouver l’unité en soi par Julian Barnard

« La Bruyère commence à fleurir la première semaine d’août, (le cinq août dans les Montagnes Noires d’après un apiculteur professionnel – et sur une période de vingt ans cela s’est avéré exact, presque au jour près). Bach indique que cet état d’esprit fait tellement partie de leur nature qu’on finit par le considérer comme leur caractère.

On se demande comment un tel état d’esprit peut apparaître. Il fallait une meilleure présentation du remède Bruyère et Bach la fournit dans les éditions postérieures des Douze Guérisseurs. Il conserva d’abord les caractéristiques psychologiques : «des gens gros, robustes, costauds, joviaux et chaleureux. Mais sa dernière description disait :

Ceux qui recherchent toujours la compagnie de quelqu’un qui peut être disponible car ils trouvent nécessaire de discuter de leurs propres affaires avec d’autres, qui qu’ils soient. Ils sont très malheureux s’ils doivent être seuls pendant un certain temps.

Maintenant c’est plus clair. Ces personnes sont devenues solitaires et réagissent en parlant de manière obsessionnelle d’elles-mêmes à quiconque les écoutera. Grâce au premier commentaire sur ce remède, rédigé par Victor Bullen en 1956, on apprend que tout le monde peut souffrir de cela à un certain moment.  Il y a une forte envie de parler de soi-même, ce qui rend ces personnes excessivement égocentriques bien qu’elles aient conscience d’être ennuyeuses. C’est une autre manière de réagir aux problèmes chroniques de la vie. Les gens parlent de manière obsessionnelle de divorce, de deuil, de maladie, d’opération. Tout comme pour le Chêne et l’Ajonc, cela arrive, dit Bach, quand les malades ont perdu espoir bien qu’ils n’aient pas conscience que cela puisse en être la cause. Quand 38 l’anxiété commence à prendre la place d’un optimisme sain et normal, il se peut alors que certaines personnes se trouvent dans l’état de Bruyère. Cette pensée est implicite dans le récit que fit Bach sur la manière dont il trouva le remède Bruyère pour une femme qu’il connaissait. Elle était égocentrique et extrêmement matérialistes et il lui dit «Quel est à votre avis le plus bel endroit du monde ? Avez-vous déjà vu quelque chose qui vous permette de penser qu’il y a peut être un Dieu ?» Elle répondit «Oui, 39 les montagnes couvertes de Bruyères. Elle associait le paysage sauvage et la Bruyère en fleur avec la Divinité immanente. Mettre Dieu là-dedans risque de ne pas simplifier les choses! Ou peut-être pour certains est-ce tout le contraire. Ce sentiment d’isolement qui mène à l’état de Bruyère repose sur une angoisse existentielle. Les personnes Bruyère deviennent anxieuses et ont des angoisses secrètes sur la vie et la mort.

Il est utile de commencer par accepter cette idée. On pourrait se demander si cette personne est capable de vivre seule. Sans d’autres personnes pour bavarder, avec qui peut-on échanger les petits soucis et tracas de la vie? Si on doute que nos amis et partenaires veuillent vraiment écouter nos soucis, que peut-on faire ? Tant qu’il y a de l’optimisme et de la confiance en soi, la vie est possible. Mais quand le doute s’installe, il peut s’en suivre de la solitude.

Finalement, Bach plaça la Bruyère dans le même groupe que l’impatiente et l’Hottonie des Marais le groupe de la solitude. A la différence de la Bruyère, les deux autres aiment être seuls. La Bruyère a besoin de retourner à ce même bien-être et à l’acceptation de soi. On peut voir qu’il est naturel de regrouper ces trois remèdes à la manière dont chaque plante s’isole : l’Impatiente vit sur les berges d’une rivière, l’Hottonie des Marais s’est retirée dans l’eau et la Bruyère pousse au sommet des montagnes et dans les landes, loin des rues agitées des villes. La solitude romantique des landes, les paysages dégagés des montagnes sauvages et sans enclos sont parfois trop vastes et trop sauvages pour le confort de l’habitant des villes. Quand nous sommes seuls en montagne, la plupart d’entre nous ressentons notre petitesse et notre insignifiance.

Pour chacun des remèdes étudiés jusqu’à présent, le geste d’un état émotionnel se traduit par le geste de la plante. Mais on ne peut pas en dire autant de la Bruyère. C’est une espèce dominante et forte qui pousse en couvrant le sol. Dans les ravines abritées, elle peut atteindre soixante-quinze centimètres de hauteur mais en général c’est une plante arbustive plutôt basse. Elle n’a pas de structure définie, ce qui pourrait indiquer une absence d’identité personnelle comme pour le Plumbago (page 130). Ses fleurs poussent en bouquets sur des tiges tellement rapprochées qu’elles donnent une impression de masse colorée plutôt que de plantes distinctes. La Bruyère forme un habitat spécialisé dans lequel chaque plante abrite sa voisine, il y a donc une proximité. Elle se constitue en une forêt miniature d’où sont exclues les autres espèces. Mais c’est une faible association. Les fleurs, une fois ouvertes, demeurent sur la tige pendant de nombreux mois car elles se dessèchent et se fanent lentement. On même en retrouver au printemps suivant alors que d’autres peut pousses et de nouveaux bourgeons sont en train de se former. Il est parfois difficile de se débarrasser des personnes Bruyère (Bach les appelait «pots de colle») et cet attachement rappelle celui des fleurs. Mais ce qui peut être utilement observé est en majeure partie lié à l’environnement général, au paysage dans lequel pousse la Bruyère

C’est le paysage, la lande exposée aux vents qui façonne véritablement ce remède. La Bruyère est un remède environnemental qui repose autant sur la géographie générale de l’endroit que sur ses fleurs. S’il en est ainsi, qu’est-ce que la terre nous dit de l’état de remède ? La Bruyère pousse dans des endroits peu fréquentés où le sol est pauvre et la terre n’a pas de valeur agricole. Un bon champ de plaine, en revanche, sera imprégné pour plusieurs générations de l’intention particulière de son propriétaire. L’agriculteur impose sa forme pensée à la terre pour l’utiliser : pâturage pour le bétail, herbe à foin, espace pour le blé ou l’orge. Il n’y a aucune intention de ce genre dans les landes où pousse la Bruyère ; c’est un espace relativement libre. Par conséquent, cette terre donne l’impression d’être différente, moins possédée, moins dirigée ; ou bien elle peut être réconfortante et créer un sentiment d’unité avec la vie. D’une manière ou d’une autre, positive ou négative, cela fait partie de ce que l’on vit dans l’état de Bruyère.

Une description d’un paysage de montagne n’ajoutera guère plus à l’image de l’endroit où pousse la Bruyère. Plus significative est la description de l’expérience de la préparation du remède la-bas:

Quand on fabrique un élixir floral, surtout si on se trouve loin de chez soi, il n’y a pas grand chose à faire à part s’asseoir et être tout simplement là. On s’assied et on regarde le ciel, on regarde les fleurs, on reste assis et on pense, puis on est tout simplement assis. Ce matin il faisait si beau. Le ciel était d’un bleu intense, la Bruyère – d’un rose violet vibrant. C’était une belle journée chaude. Il n’y avait personne, en tout cas personne d’autre. Il y avait quelques poneys sauvages et quelques moutons bizarres, un couple de cor beaux qui se parlaient en «croassant». Lentement, alors que je me calmais, il y eut un immense calme – le silence s’étalait en bas sur les grandes vallées vides: l’espace se remplissait d’un air vivant, chaud et vibrant.

La joie calme d’être là était tellement forte. Bien qu’il soit difficile de mettre cela en mot, je sentais que c’était le remède de l’unification. Je sen tais une présence qui se trouvait derrière toute chose…. Comme l’esprit qui est derrière chaque espèce. Il y a l’esprit derrière la Bruyère ou toute autre plante, animal ou insecte. Chaque plante sait comment être elle-même car elle est reliée à cet esprit. Les abeilles qui pullulent sur les fleurs de Bruyère savent comment être elles-mêmes grâce à leur âme-groupe commune. Elles montent du fond de la vallée, attirées par l’odeur de la Bruyère, ramassent le pollen et le nectar sur les millions de fleurs et savent immanquablement retourner chez elles. Elles connaissent le but de leur vie grâce à cet esprit, et elles le vivent. Mais il y a beaucoup, beaucoup d’autres vies tout aussi complexes et conscientes de ce qu’elles ont à faire. Les araignées qui tissent des toiles, les minuscules insectes qui fourmillent, bourdonnent et voltigent, les moucherons qui pendent comme un brouillard suspendu sur un certain rocher comme pour en indiquer le sens. Puis il y a les oiseaux qui virevoltent et apparaissent dans l’air, l’alouette palpitant haut et clair. Ils arrivent comme l’esprit de la liberté qui vit là sauvage et isolé.

Beaucoup d’entre nous, je pense, connaissent cette expérience, la joie que l’on peut éprouver dans un tel endroit. Mais en même temps je me suis aperçu que, tandis que les plantes, les insectes et les oiseaux étaient tous connectés à leur propre esprit et connaissaient leur nature – je me suis aperçu que ce n’était bien souvent pas le cas des êtres humains. C’est comme si certaines personnes n’arrivaient pas à contacter l’esprit en elles-mêmes et que pour cette raison elles se sentaient perdues et désorientées. Voilà le message de la Bruyère. L’état négatif du remède Bruyère est ce sentiment d’isolement, de solitude, d’incapacité à supporter seul l’espace sauvage et dégagé de l’âme.

Puis je vis qu’il existe vraiment une «substance spirituelle universelle» que chacun d’entre nous peut contacter et dont il est une partie. C’est cet esprit qui se trouve derrière ou plutôt à l’intérieur des êtres humains. Pour atteindre cet esprit, il n’y a qu’à s’en rapprocher au lieu de s’en détourner. Il portait tout à l’intérieur. Il savait tout, voyait tout et était tout. Faire par tie de cette unité signifiait ne plus être seul. C’était le confort et la béatitude de la communion, de faire un avec la vie entière, séparé mais faisant par tie d’une création unifiée. C’est un peu comme rentrer à la maison, rencontrer notre famille, savoir que l’on n’est pas seul parce qu’on est aimé. En étant assis là avec la Bruyère ce matin là, je sentais que je n’étais plus un étranger en ce lieu, que je n’étais plus séparé ni isolé mais que je faisais un avec le tout. Je ne voulais pas partir. Je passai trois heures assis là pendant que le remède se faisait et c’était comme des minutes, chaudes, riches et belles. (40 Collected writings)

Si les mots-clés pour la Bruyère sont égocentrique, égoïste et obsédé par soi-même, les mots positifs doivent indiquer un lâcher-prise, un sentiment d’unité, d’appartenance au tout sans frontière ni limite. « 

Extrait de  SUR LES TRACES DU DR BACH ET DE SES FLEURS de Julian Barnard, disponible dans notre librairie spécialisée ICI

Les Fleurs de Bach sont des compléments alimentaires. Un compliment alimentaire ne doit pas remplacer une alimentation équilibrée, variée et un mode de vie sain. Tenir hors de la portée des jeunes enfants. Ne pas dépasser la dose journalière recommandée.

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