« Bonjour, Il est temps que je vienne vers vous, pour vous partager mon expérience avec les fleurs.
Mon premier métier est infirmière. Je travaille depuis 15 ans dans un service de dialyse. Peut-être ne connaissez-vous pas bien en quoi cela consiste.
Les personnes dialysées ont leurs reins qui ne fonctionnent plus. Pour éliminer les déchets et l’eau qui s’accumulent dans leur corps, ils doivent être « branchés » à une machine pendant 4 heures, trois fois par semaine. Ce temps est nécessaire à leur survie.
Ce traitement est très contraignant .il nécessite la création dans leur corps d’une fistule au bras ou la pose d’un cathéter à la base du cou. La fistule fait une vibration permanente et le cathéter demande à être protégé par un pansement. Celui-ci ne doit pas être mouillé.
Pour compliquer encore plus, ils ont un régime alimentaire, sans sel, sans potassium, avec le moins d’eau possible, et de nombreux médicaments â prendre.
Trois fois par semaine la fistule doit être piquée par l’infirmière avec des aiguilles de relativement gros calibre. C’est douloureux.
Les 4 heures de dialyse ne sont pas, sans difficulté. Ils peuvent ressentir de violentes crampes, faire des chutes de tension. Ils en ressortent épuisés. Il faudra pourtant revenir dans deux jours. Et cela toute leur vie. Seule une greffe peut les sortir de ces épreuves.
Si vous êtes conseillers, vous imaginez déjà quels flacons vous pourriez leur proposer.
C’est aussi ce qui s’est passé dans ma tête. Je suis allée proposer d’aider ces patients, avec les fleurs de Bach, au médecin directeur du service.
Cela n’a pas été trop difficile, celui-ci avait eu l’occasion de prendre des fleurs, personnellement pendant des périodes de stress.
Il m’a demandé d’expliquer à ses confrères en quoi les fleurs de Bach, pouvaient améliorer la qualité de vie des patients. Bien que un peu sceptiques, ils m’ont laissé faire.
J’ai présenté la méthode de Bach au cours d’une réunion d’informations aux dialysés ; Certains intéressés ont permis que je vienne les rencontrer pendant leur séance de dialyse. Vous vous en doutez je n’ai pas eu de mal à trouver les fleurs…
Beaucoup de peurs et d’angoisses autour de la séance de dialyse, l’appréhension de la ponction, l’apparition des crampes, et comment va se passer la séance ?
Beaucoup de difficultés à supporter les contraintes du traitement, le changement dans son corps.
Beaucoup de frustrations, du au régime, au changement de vie sociale du aux séances de dialyse toutes les deux jours, obligation d’aménager le temps de travail à mi-temps voire d’arrêter de travailler. Renonciations, aux vacances non programmées. Il y a aussi toutes les émotions de la vie ordinaire, les cauchemars de la vie passée qui vous hante, les questions sur l’avenir. … J’ai commencé par suivre une petite dizaine de personnes.
Mes collègues infirmiers et médecins ont vu certains patients changés. Je vous parlerai de M.A, qui ne supportait pas la promiscuité des autres patients, ce qui le rendait presque agressif. Je lui ai proposé un entretien. Il a pris water violet. On l’a vu petit à petit, dire bonjour aux gens et accepter cette dépendance au traitement.
Mme B tétanisée par la pose des aiguilles qui n’en dormait pas la veille du traitement, arrive maintenant sans anesthésiant local, sur le bras à ponctionner, après avoir pris Rock Rose et Mimulus. Je veux vous parler de madame C. qui a refusé de partir pour la greffe. Elle mariait son petit-fils le lendemain. Celui-ci habitait chez elle. Elle s’en faisait une joie. Toute la famille lui est « tombée » dessus, la faisant culpabiliser. Pine a pu lui faire accepter son choix du moment, sans renoncer à l’appel d’une nouvelle greffe.
Madame D qui, une fois greffée, c’est aperçu qu’elle devrait toute sa vie, prendre des médicaments et vivre avec un organe qui ne lui appartenait pas, qu’il venait de quelqu’un mort, et que grâce à lui une nouvelle vie s’ouvrait à elle. Pine et Crab Apple l’ont aidé à accepter le rein et les médicaments antirejet.
Monsieur E. qui est arrivé en dialyse parce que sa peur panique du monde médical, a fait qu’il n’allait pas consulter.
-« j’avais peur de ce qu’ils pourraient m’annoncer. Une fois dans le coma, il a bien fallu y passer » Depuis, Rock rose, Mimulus, Star et la dialyse, il a repris du poil de la bête. Grand sportif, il a repris les entraînements et envisage la compétition. Il a pris confiance en son médecin.
Madame F m’a beaucoup touché. Cette femme de 69 ans apprenait à se servir de la machine, appelée générateur .pour être plus autonome. Elle avait l’impression d’être incapable d’apprendre. J’ai pensé que Clématis pourrait l’aider. Nous avons pris le temps d’un long entretien. Les larmes sont venues quand elle m’a expliqué: alors qu’elle s’occupait de ses enfants après l’école, un des garçons a voulu aller jouer dans le jardin. Elle ne l’a pas surveillé,-« il y avait les autres »
Le grand a glissé en voulant enjamber la grille, il s’est tué. Madame F se reprocher d’être une mauvaise mère, alors apprendre à se servir du générateur. … Clématis n’était pas nécessaire, mais Star et Pine et Larch l’ont beaucoup aidé. Elle a maîtrisé le générateur, et a été greffé depuis.
La résignation, l’injustice, la colère, la peur de la ponction sont des émotions très souvent rencontrées. Le dégoût de soi à cause de la fistule est aussi courant. La contrainte du traitement est récurrente, que ce soit pour le régime hypo hydrique ou la nécessité de venir en dialyse.
Vous voyez, il y a de quoi faire. Mes collègues m’informent des personnes qui seraient intéressés par un entretien. Je vais les voir.
En général, je les vois pendant leur séance de dialyse. Simplicité simplicité disait Édouard Bach Ces gens se déplacent 3 fois par semaine pour leur traitement sans oublier les consultations chez d’autres spécialistes? « Ca fait passer un moment » sur leurs 4 heures de traitement.
C’est un moment privilégié qui leur permet d’être entendu dans leurs difficultés du quotidien, d’égal à égal, il n’y a qu’eux qui savent ce qu’ils ressentent. Je leur propose un flacon. (Celui-ci est offert par le service) ils partent avec. Concernant mes collègues, elles n’hésitent pas à faire appel aux fleurs, pour elles ou leur famille.
J’ai pris le temps de les former sur l’utilisation du Rescue. J’ai mis à leur disposition des gouttes et de la crème. Quand elles sentent une personne stressée devant la ponction à venir, l’apparition d’une crampe elles en donnent aux patients. Personnellement je l’utilise aussi contre des démangeaisons, des hématomes, ou pour calmer des brûlures d’estomac induites par certains médicaments….
Quand j’arrive dans un service, j’entends souvent: «Ah tu tombes bien il faudrait que tu vois Monsieur X, »ou » Voilà la fleuriste! «
C’est vrai, j’ai dû développer une particularité qui semble reconnue. J’ai même reçu une prime pour ce travail.
J’ai exposé mon activité lors des congrès d’infirmières en dialyse et transplantation. 7 ans après, je suis quelques 80 personnes dialysées. Soit plus de 230 entretiens cette année. C’est chaque fois une double rencontre .La première, avec le dialysé, bien sûr. La deuxième avec les fleurs.
Elles se montrent sous des facettes parfois inattendues. Voilà mon quotidien, je suis fière d’avoir rendu possible mon métier de conseillère dans le milieu de la dialyse. »
Catherine FULLANA Conseillère agréée en Fleurs de BACH, Conseillère en dialyse, infirmière Centre Calidyal Lyon.